La vie de blogueur a du bon… Invitée en voyage de presse à La Biennale de design de Saint-Etienne, j’ai eu l’opportunité de découvrir une ville vibrante et foisonnante, où le design a cité.
La « ville Unesco du design » accueille jusqu’au 12 avril la Biennale internationale du design autour du « Sens du Beau ». Regards de designers, d’artistes, d’étudiants ou d’industriels se croisent autour de la dimension esthétique de l’objet et de l’expérience du design. Parmi la centaine d’expositions proposées dans toute la ville, j’en ai retenu 7 passionnantes et étonnantes.
Alors, n’hésitez pas un instant, s’il vous reste une place sur vos agendas, filez à Saint-Étienne pour une escapade urbaine sous le signe du design et du beau !
No Randomness : beauté de la forme
Derrière des boites d’apparence simple se cache la réflexion insoupçonnée de designers autour d’objets du quotidien. Taille des feuilles, menue monnaie, formes des pâtes ou billes de calage (photo)… rien n’est dû au hasard. Oscar Lhermitte délivre avec passion les mystères qui se cachent derrière ces petits objets de la vie courante et qui sont pourtant de véritables bijoux d’inventivité.
Tu nais, tuning, tu meurs
Boudé par les institutions culturelles, et pourtant véritable expression artistique populaire, le tuning est à l’honneur au coeur du Musée d’Art et d’Industrie. Ancré dans la culture ouvrière, le tuning dé-standardise l’objet pour une réappropriation jusqu’à parfois l’abandon de sa fonction première. Une exposition réjouissante et vivante, où vous pourrez découvrir de la danse sur sirène de voiture, des brouettes amplifiées, des skateboards abaissés ou encore des capots de voiture brodés !
La poésie lumineuse de Glithero
Lieu incontournable de l’histoire stéphanoise, le Musée de la Mine a ouvert les portes de son annexe à Glithero. Touchés par l’énergie qui se dégage du lieu et sa suspension dans le temps, les deux designers britanniques ont imaginé Luminaries, une installation lumineuse poétique et fugace. Jeu de lumières et de reflets, l’oeil recrée autour d’un néon une forme géométrique englobante et sculpturale. Une expérience visuelle presque magique qui interroge sur la possession.
Le reflet du monde par Lee Bul
Attentive à la création internationale, la Biennale a choisi Séoul pour invité d’honneur. Parmi les designers coréens présents, Lee Bul expose au Musée d’Art Moderne ses paysages imaginaires. L’artiste intériorise les utopies du monde et de son pays. Elle livre des installations, à parcourir, comme des mises en abime, où les reflets se jouent des réalités et se démultiplient à l’infini.
Artifact : la création actuelle comme un cabinet de curiosités
Artifact est le fruit d’un appel à projet international et se veut représentative de « l’air du temps ». Parmi les 80 projets sélectionnés et exposés sur 2 espaces de la ville (Cité du design et Bourse du travail), la jeune génération s’interroge sur le retour du geste ancestral, les mutations urbaines ou plus simplement le rapport au corps. J’ai notamment adoré la lampe Mercure de Lucie Le Guen (vite, un éditeur !), les serres urbaines qui poétisent les incursions végétales dans la ville (Luc Beaussart, Audrey Charré et Clémentine Schmidt) ou encore l’étagère Fusion d’Iris Delvalle qui se dissimule derrière un cadran de verre.
Le Bestiaire et son atelier ludique
Malin comme un singe, rusé comme un renard, fier comme un paon… la jeune et prolifique designer Ionna Vautrin invite les enfants à se glisser dans la peau d’animaux en tout genre. La collection de déguisements en carton, élaborée pour l’événement par 14 créateurs, se prolonge par un atelier ludique pour imaginer et réaliser son propre costume.
Le Off à toutes les sauces
En marge de la programmation officielle, 80 expositions « Off » sont organisées à travers la ville. On retrouvera notamment les esquisses d’Éric Jourdan, les créations des diplômés de l’Ensci ou encore À toutes les sauces. Pour cette dernière, l’association Surface prend possession d’une vitrine abandonnée, dans laquelle 12 designers ont « fanstasmé » un ustensile de cuisine, et révèle un cabinet de curiosités culinaires qu’on rêverait de voir édité.